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Cosa dice la piazza slovena

1) Rastko Močnik: « Mieux valait la Yougoslavie que l’Union européenne ! »
2) Slovenia: Nationwide public sector strike intensifies government crisis (WSWS)
3) La piazza slovena fa tremare l’ Europa dell’Austerity (InfoAut)


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http://balkans.courriers.info/article21889.html

Buka, 23 février 2013


Slovénie : « mieux valait la Yougoslavie que l’Union européenne ! »


La Slovénie jouissait d’une bien meilleure position au sein de la Fédération yougoslave que de l’Union européenne, où elle a rejoint le groupe des pays du « sud », pauvres et en voie de sous-développement. L’analyse iconoclaste du sociologue slovène Rastko Močnik, qui souligne le risque d’une dérive autoritaire, voire fasciste que peut engendrer la faillite du projet européen

Traduit par Eléonore Loué-Feichter

Sociologue, critique littéraire, introducteur du structuralisme sur la scène intellectuelle yougoslave, le sociologue slovène Rastko Močnik est, avec le philosophe Slavoj Žižek, l’un des fondateurs de l’École de psychanalytique de Ljubljana. Il était interviewé par la Radiotélévision serbe (RTS).


Rastko Močnik (R.M.) : J’étais contre la dissolution de la Yougoslavie et je continue de penser qu’elle a représenté une énorme erreur historique. L’économiste slovène Maks Tajnikar a récemment écrit un article pour le magazine Delo, dans lequel il effectue un parallèle entre la sécession slovène et la situation actuelle. Il déclare : « La Slovénie ne se satisfaisait pas d’être le nord de la Yougoslavie et d’avoir un accès privilégié à un marché de 20 millions de personnes. Aujourd’hui, Ljubljana se retrouve tout au sud de l’Union européenne. Nous sommes devenus un pays arriéré, dans une Europe qui a évolué. A l’origine, un des objectifs de l’UE était d’améliorer le niveau de vie des pays les moins développés, comme le Portugal, la Grèce et l’Espagne. Il s’agissait de créer une économie qui puisse profiter à tout le monde. Toutefois, avec la crise, alors que les Etats-Unis et l’Europe perdent leur leadership économique, politique et peut-être même militaire, la conception de l’Union européenne a changé. Il existe désormais des colonies au sein du continent. Les économies développées, comme l’Allemagne, la France ou les pays scandinaves ont créé des colonies au sud, dans les pays méditerranéens. Ils y disposent d’un accès privilégié, car il s’agit d’une zone économique et monétaire unique ».

R.T.S. : De qui la Slovénie serait-elle la colonie ?

R.M. : De l’Allemagne. Consultez les statistiques, Berlin est notre premier partenaire commercial. L’échange est inégal, la richesse produite en Slovénie part en Allemagne.

R.T.S. : À la fin des années 1980, dans l’ancienne Yougoslavie, les intellectuels slovènes s’opposaient à Belgrade, qui représentait l’autorité centrale. L’élite intellectuelle slovène s’oppose-t-elle à Berlin ?

R.M. : L’élite se trouve désormais à Bruxelles. L’autoritarisme en Yougoslavie, si peu qu’il ait existé, n’était que du folklore comparé à celui qui existe aujourd’hui. Désormais, nous avons un gouvernement de commissaires. Le gouvernement de Bruxelles n’est pas sous contrôle démocratique, il travaille en collaboration avec d’autres gouvernements, sous forme de discussions plus ou moins secrètes, et il produit des lois qui sont appelés « directives ».

R.T.S. : Comme le Comité central du Parti communiste de Yougoslavie, à l’époque ?

R.M. : Oui, sauf que c’était un peu différent. À l’époque, les partis communistes des différentes républiques devaient parvenir à un consensus. Et les communistes n’arrivaient pas toujours à leurs fins, car l’élite économique était très puissante en Yougoslavie.

R.T.S. : Aujourd’hui, il est impossible pour la Slovénie d’arriver à ses fins ?

R.M. : Notre pays ne compte que deux millions d’habitants, nous avons échoué à rendre notre économie vraiment compétitive ces 10 ou 15 dernières années. Il est impossible que la Slovénie pèse à Bruxelles. Un bon exemple, c’est que l’industrie slovène est devenue le sous-traitant des grandes entreprises allemandes et françaises.

R.T.S. : La Slovénie avait-elle une alternative à l’UE ? Était-ce la seule voie ?

R.M. : L’UE est toujours présentée comme la seule solution possible. À l’époque de notre intégration, en 2004, l’Union était plus humaine, plus juste qu’aujourd’hui pour les petites économies. Je pense qu’il aurait été très difficile pour la Slovénie de rester hors de l’UE. Je ne suis pas sûr que ce schéma doive aujourd’hui s’adapter à la Serbie et à la Croatie, car leurs économies sont plus fortes. Ces pays doivent être intégrés, mais pas nécessairement de la manière dont la Slovénie l’a été. Si l’ex-Yougoslavie adhère à l’UE, il existe peut-être un espoir que l’Union se transforme. L’UE n’est plus en mesure de gouverner le monde, elle ne peut pas être compétitive face aux Chinois. Ces derniers ont des normes différentes, des salaires plus bas, un capitalisme beaucoup plus brutal que le nôtre. Nous ne l’aimons peut-être pas, mais notre capitalisme est encore relativement modéré face à celui de la Chine ou du tiers-monde.

R.T.S. : Les manifestations qui se poursuivent en Slovénie viennent-elles de l’estomac, du coeur ou de la tête ?

R.M. : Elles sont en train de se déplacer de l’estomac vers le cœur, la tête commence tout juste à penser. La crise que nous subissons depuis 2007-2008 a ruiné notre économie et nous a apporté 120.000 chômeurs de plus. (...) Les manifestations actuelles visent la classe politique dans son ensemble. Des scandales de corruption ont éclaté au même moment, tant au sein de la coalition au pouvoir que de l’opposition. Les manifestants se révoltent contre cette caste politique corrompue. Pourtant, il n’existe aucune d’alternative.

R.T.S. : Affirmer que tous les hommes politiques sont mauvais, n’est-il pas naïf et dangereux ?

R.M. : Notre situation est idéale pour qu’émerge une solution autoritaire, pour que quelqu’un se lève et dise « j’ai un plan ». Si cette personne est charismatique, elle pourrait prendre le pouvoir et dériver vers l’autoritarisme. Ici, en Slovénie, nous avons déjà un régime autoritaire et c’est pourquoi il y a eu un soulèvement populaire : à cause de l’arrogance, de l’incompétence du gouvernement et du pillage des richesses du pays. Les hommes politiques se sont volés les uns les autres. Et les partisans de Janez Janša sont en fait ceux qui souffrent le plus de sa politique. Ce sont généralement des personnes peu qualifiées, des ouvriers, des gens des campagnes, ce sont eux qui pâtissent largement de la politique d’austérité. Ils l’appuient parce que la politique n’est pas un acte rationnel. Il s’agit d’un domaine où agissent, comme vous dites, l’estomac et le cœur. Et éventuellement la tête.

R.T.S. : Pourquoi une démocratie parlementaire n’a-t-elle pas été établie en Yougoslavie ?

R.M. : À la fin des années 1980, une démocratie parlementaire n’aurait pas pu fonctionner, toutes les forces politiques du pays étaient déjà regroupées en communautés. Certains affirment que le Constitution de 1974 a conduit la Yougoslavie à sa chute. Je me sens proche de cette thèse. Prenez le dernier Congrès du Parti communiste, quand les Slovènes ont quitté la salle. Dans une situation normale, les délégués slovènes seraient immédiatement allés à Zagreb, Skopje, Sarajevo ou Titograd (actuelle Podgorica) afin d’y chercher des alliés pour créer une alternative politique. Mais ils sont rentrés à Ljubljana. A ce stade, il était déjà impossible d’organiser un pouvoir politique au niveau fédéral, seule condition pour qu’une Fédération fonctionne.

R.T.S. : Quelles évolutions attendez-vous au sein de l’Union européenne ?

R.M. : Je pense que dans l’Union européenne se pose la question de la mise à niveau des pays moins développés sur ceux qui le sont davantage. Les capitaux provenant des pays capitalistes dits développés mènent actuellement à une exploitation assez brutale des autres pays de l’Union. Ces derniers se rendront un jour compte, ou bien ce seront leurs populations qui les y mèneront, que cela ne peux pas continuer ainsi et qu’il faut chercher une alternative à l’Europe actuelle.

R.T.S. : Quelle est la place de la Slovénie dans cette Europe ?

R.M. : La Slovénie appartient désormais au sud sous-développé de l’Union. Elle se trouve dans la même situation que la Grèce, le Portugal ou l’Espagne. Les manifestations ont aidé la population à en prendre conscience. Il y a six mois, j’étais le seul à soutenir cette théorie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Je pense que des changements majeurs vont arriver, mais ils ne seront pas immédiatement manifestes. Nous aurons encore deux ou trois gouvernements qui vont se ressembler, puis le climat finira pas évoluer. Cette situation ressemble à celle de la fin des années 1980. Les gens sont sceptiques, ils ne croient plus de manière dogmatique à ce que dit le gouvernement. Dans les années 1980, les idées nationalistes ont profité de ce vide. Ce n’est plus possible aujourd’hui car l’idéologie nationaliste est celle qui nous a mené à la situation présente. À la fin des années 1990, nous avions des gouvernements réellement fascistes en Serbie, en Croatie, en Bosnie et en Slovénie. Le fascisme est l’échappatoire naturel des bourgeoisies nationales en perdition. En Slovénie, la bourgeoisie a connu une défaite historique. Elle n’a pas réussi à créer une économie nationale et il semble maintenant qu’une bourgeoisie dite « compradoriale » soit au gouvernement, à l’image de ce qui se fait en Amérique du Sud. Nos dirigeants sont des agents locaux au service de capitaux étrangers, dont la tâche est d’assurer la paix sociale et d’organiser un environnement propice aux investissements étrangers. C’est un rôle de policier et cette classe n’est pas productive. Je pense cependant que la situation est en train d’évoluer en Croatie et en Slovénie, ce qui ne veut pas dire que l’avènement d’un régime autoritaire soit exclu.

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http://www.wsws.org/en/articles/2013/01/29/slov-j29.html

Slovenia: Nationwide public sector strike intensifies government crisis


By Markus Salzmann 
29 January 2013


A nationwide public sector strike largely paralyzed Slovenia on Wednesday last week. The walkout by about 100,000 workers deepened the crisis of the right-wing government of Prime Minister Janez Janša, which faces collapse after only 12 months in office.

The strike meant that schools, kindergartens and universities were closed. Also, staff at the public service broadcaster RTV Slovenia had joined the strike, so there was only limited news coverage. In the health care sector, both doctors and nurses took strike action, meaning only emergency care was provided. In welfare centres and pharmacies there was only emergency service.

Customs officials followed a “work to rule”, as did police officers, who had gone on strike 12 days ago. They refused to impose fines for minor infringements. Firefighters, court officials and prison guards, as well as veterinary officers were also involved in the strike. Some 100,000 of a total of 160,000 public sector workers took part in the one-day strike, which was accompanied by demonstrations in major cities.

In addition to the public sector strike, about 14,000 workers in the metal and electrical industries stayed at home. Across the country, the strike affected 101 of a total of 189 establishments.

It was the second general strike in the public sector within a year against the government’s austerity measures. In April 2012, civil servants went on strike in protest against the €1.25 billion austerity package, which was then passed a month later. It was the largest strike in the public sector since Slovenia declared independence in 1991.

Last year’s austerity measures have already shifted the main burden of the cuts onto public sector workers. In the austerity budget for 2013 and 2014, the government has once again directed massive cuts in the public service. Funding for salaries will be reduced by 5 percent, meaning more wage and job cuts are on the agenda.

For months, Slovenia has been a candidate for the euro rescue fund. In 2007, the public debt ratio stood at just over 20 percent; in 2013 it rose to about 45 percent of GDP. Unemployment has more than doubled in this period and the EU and international financial institutions are demanding radical austerity measures.

There had already been massive protests against the austerity policies of the previous government under the social democrat Borut Pahor, which led to his government being voted out in December 2011. Pahor had previously lost a confidence vote in parliament after several ministers resigned over corruption scandals.

Today the situation is similar. Just one year after the right-wing Janša government assumed the reins of government, it is “clinically dead,” as the daily Delo recently headlined. The main coalition partner of Prime Minister Janša’s Democratic Party (SDS), the Civic List (DL) headed by parliamentary speaker Gregor Virant, has renounced its allegiance.

Virant demanded the resignation of the prime minister after he was unable to explain the origin of €210,000 in his personal bank account. This was followed by two other coalition partners. Foreign Minister Karl Erjavec of the Pensioners’ Party (DeSUS) announced plans to quit the government should Janša refuse to go. He is already talking of possible elections in May.

Economics Minister Radovan Zerjav said his People’s Party (SLS) wanted to ensure the labour market reforms were put in place in February. If Janša remained in office, he said, they would also leave the coalition. Only the small, ultra-conservative Catholic NSi spoke out against new elections, because they would have little chance of re-entering parliament. Also, the SDS would probably lose 30 percent of its seats in new elections.

Currently, it is uncertain what political camp would emerge victorious from the elections. A recently published report into corruption also points the finger at opposition leader Zoran Jankovic (Positive Slovenia). According to the latest polls, Positive Slovenia would get the most votes (18 percent), followed by Janša’s SDS with 12 percent. Both the conservative camp and the social democrats advocate strict austerity measures.

Under these conditions, the unions have the role of keeping discontent with the established parties under control, and of preventing an independent political movement of the working class. Last month, representatives of the major union associations declared that they would not seek a referendum against the massive budget cuts planned for 2013 and 2014.

The unions are submitting to an undemocratic decision of the Supreme Court, which had unceremoniously declared that a referendum against the cuts would be illegal. The announcement by the court was made just before the start of several demonstrations in the capital Ljubljana and in other major cities. There had already been weeks of demonstrations against the government in numerous other cities.

To prevent a broad strike movement developing on Wednesday, the largest union representing metal and electrical workers (SKEI) had called only for a limited protest strike. It called on its members to stay at home, thus isolating them from the public sector employees. The protest was expressly not directed against the government, but was aimed solely at enforcing wage demands. About 85,000 people are employed in the Slovenian metal and electrical industries, of which 35,000 are members of SKEI.

The public sector unions are not in principle opposed to the right-wing policies of the government. Their protest is directed mainly against the fact that the government has adopted the cuts unilaterally, without any negotiations. The first of their six strike demands is therefore that the unions want to be recognized as equal “social partners”.



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http://www.infoaut.org/index.php/blog/conflitti-globali/item/6728-la-piazza-slovena-fa-tremare-l-europa-dellausterity

Domenica 27 Gennaio 2013

La piazza slovena fa tremare l’ Europa dell’Austerity


Il 23 gennaio appena trascorso è stata, nel silenzio generale delle principali testate d’informazione europee, la data della maggiore protesta della storia slovena sin dalla dichiarazione d’indipendenza del 1991.
Il pacchetto di austerity, approvato in Aprile dal governo con l’assenso delle principali forze conservatrici del Paese, prevede manovre della portata complessiva di 1250 milioni di euro.
Il processo di privatizzazioni “à la slovena” dell’ultimo decennio, interessato a mantenere le imprese privatizzate in mano a capitali nazionali, ha condotto a speculazioni, svendite e corruzione: agli occhi dell’opinione pubblica la politica, e con essa la stessa democrazia parlamentare, viene così percepita sempre di più come un’infrastruttura al servizio della corruzione e del clientelismo.
Dalla fine del Novembre scorso, la composita piazza slovena si è radicalizzata, portando il dissenso all’austerità fin sotto i palazzi del potere, in modo costante e determinato.
Sulla spinta dei principali sindacati, la popolazione ha cominciato a esigere fermamente le dimissioni del governo e il rigetto assoluto delle misure di austerità che allargano il fronte dei Paesi vessati dalla Troika.
In questo contesto, mercoledì scorso è scesa in piazza la maggioranza dei lavoratori del settore pubblico, oltre 100 mila persone che hanno aderito allo sciopero generale indetto con l’intenzione di dare una grossa spallata al regime politico.
La reazione del primo ministro Janez Jansa, attraverso i portavoci governativi è stata quella di mostrarsi disponibile a discutere la naturadelle misure d’ austerity senza l’intenzione di revocarle né ridimensionarle, adducendo il fatto che il governo stesso, capendo le difficoltà economiche della società slovena, starebbe facendo il possibile per dilazionare tagli e dismissioni strategiche del welfare, evitando in tale modo il declassamento da parte delle agenzie di rating.
La piazza dal canto suo ha mostrato ancora una volta la sua rabbia, invadendo le strade delle principali città,in particolre a Maribor (cuore pulsante delle proteste) e a Lubiana ,dove almeno 10mila manifestanti si sono attestati nelle adiacenze del Parlamento, con cartelli e striscioni che riportavano la scritta “Tutta la Slovenia in rivolta”.
La protesta, ormai transgenerazionale e che coinvolge disoccupati, molti studenti, precari ed (ex)-dipendenti del settore pubblico, va avanti da mesi, con fasi alterne di radicalità che hanno avuto per ora culmine il 30 novembre scorso con gli scontri davanti al Parlamento, occasione in cui si esigettero le dimissioni del Presidente Danilo Turk.
Il governo Jansa pare essere agli sgoccioli, ma le rivendicazioni della piazza vanno ben oltre un semplice rimpiazzamento dei vertici politici e alludono a contrastare un eventuale rimpasto tecnico, ben visto dalla BCE..
Un altro focolaio di protesta si è acceso nell’Europa delle lotte contro l’austerity, in una regione di intersezione tra area mediterranea, balcanica ed Europa Centrale.


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