[français / italiano] ... Stati uniti e Francia volevano eliminare Gheddafi prima che usasse le riserve auree della Libia per creare una moneta pan-africana alternativa al dollaro e al franco Cfa (moneta imposta dalla Francia a 14 ex colonie). Lo prova il fatto che, prima che nel 2011 entrino in azione i bombardieri, entrano in azione le banche: esse sequestrano i 150 miliardi di dollari investiti all’estero dallo Stato libico, di cui sparisce la maggior parte. Nella grande rapina si distingue la Goldman Sachs ...
 
 
L'arte della guerra. La rubrica a cura di Manlio Dinucci
Perché la Nato dieci anni fa demolì la Libia
 
di Manlio Dinucci 
su Il Manifesto del 16.03.2021
 
Dieci anni fa, il 19 marzo 2011, le forze Usa/Nato iniziano il bombardamento aeronavale della Libia. La guerra viene diretta dagli Stati Uniti, prima tramite il Comando Africa, quindi tramite la Nato sotto comando Usa. In sette mesi, l’aviazione Usa/Nato effettua 30 mila missioni, di cui 10 mila di attacco, con oltre 40 mila bombe e missili. L’Italia – con il consenso multipartisan del Parlamento (Pd in prima fila) – partecipa alla guerra con 7 basi aeree (Trapani, Gioia del Colle, Sigonella, Decimomannu, Aviano, Amendola e Pantelleria); con cacciabombardieri Tornado, Eurofighter e altri, con la portaerei Garibaldi e altre navi da guerra. Già prima dell’offensiva aeronavale, erano stati finanziati e armati in Libia settori tribali e gruppi islamici ostili al governo, e infiltrate forze speciali in particolare qatariane, per far divampare gli scontri armati all’interno del Paese.
Viene demolito in tal modo quello Stato africano che, come documentava nel 2010 la Banca Mondiale, manteneva «alti livelli di crescita economica», con un aumento del pil del 7,5% annuo, e registrava «alti indicatori di sviluppo umano» tra cui l’accesso universale all’istruzione primaria e secondaria e, per oltre il 40%, a quella universitaria. Nonostante le disparità, il tenore medio di vita era in Libia più alto che negli altri paesi africani. Vi trovavano lavoro circa due milioni di immigrati, per lo più africani. Lo Stato libico, che possedeva le maggiori riserve petrolifere dell’Africa più altre di gas naturale, lasciava limitati margini di profitto alle compagnie straniere. Grazie all’export energetico, la bilancia commerciale libica era in attivo di 27 miliardi di dollari annui.
Con tali risorse lo Stato libico aveva investito all’estero circa 150 miliardi di dollari. Gli investimenti libici in Africa erano determinanti per il progetto dell’Unione Africana di creare tre organismi finanziari: il Fondo monetario africano, con sede a Yaoundé (Camerun); la Banca centrale africana, con sede ad Abuja (Nigeria); la Banca africana di investimento, con sede a Tripoli. Tali organismi sarebbero serviti a creare un mercato comune e una moneta unica dell’Africa.
Non è un caso che la guerra Nato per la demolizione dello Stato libico inizi nemmeno due mesi dopo il vertice dell’Unione Africana che, il 31 gennaio 2011, aveva dato il via alla creazione entro l’anno del Fondo monetario africano. Lo provano le email della segretaria di Stato dell’Amministrazione Obama, Hillary Clinton, portate alla luce successivamente da WikiLeaks: Stati uniti e Francia volevano eliminare Gheddafi prima che usasse le riserve auree della Libia per creare una moneta pan-africana alternativa al dollaro e al franco Cfa (moneta imposta dalla Francia a 14 ex colonie). Lo prova il fatto che, prima che nel 2011 entrino in azione i bombardieri, entrano in azione le banche: esse sequestrano i 150 miliardi di dollari investiti all’estero dallo Stato libico, di cui sparisce la maggior parte. Nella grande rapina si distingue la Goldman Sachs, la più potente banca d’affari statunitense, di cui Mario Draghi è stato vicepresidente.
Oggi in Libia gli introiti dell’export energetico vengono accaparrati da gruppi di potere e multinazionali, in una caotica situazione di scontri armati. Il tenore di vita della maggioranza della popolazione è crollato. Gli immigrati africani, accusati di essere «mercenari di Gheddafi», sono stati imprigionati perfino in gabbie di zoo, torturati e assassinati. La Libia è divenuta la principale via di transito, in mano a trafficanti di esseri umani, di un caotico flusso migratorio verso l’Europa che ha provocato molte più vittime della guerra del 2011. A Tawergha le milizie islamiche di Misurata sostenute dalla Nato (quelle che hanno assassinato Gheddafi nell’ottobre 2011) hanno compiuto una vera e propria pulizia etnica, costringendo quasi 50 mila cittadini libici a fuggire senza potervi fare ritorno. Di tutto questo è responsabile anche il Parlamento italiano che, il 18 marzo 2011, impegnava il Governo ad «adottare ogni iniziativa (ossia l’entrata in guerra dell’Italia contro la Libia) per assicurare la protezione delle popolazioni della regione».
 
 
--- EN FRANÇAIS:
 
Source: groupe Google Groupes "Alerte Otan"
 
Pourquoi l’OTAN a détruit la Libye il y a dix ans
 
Manlio Dinucci 
 
Il Manifesto / L’art de la guerre, 16 mars 2021
 
Il y a dix ans, le 19 mars 2011, les forces USA/OTAN initiaient le bombardement aéronaval de la Libye. La guerre fut dirigée par les États-Unis, d’abord via le Commandement Africa, puis par l’OTAN sous commandement USA. En sept mois, l’aviation USA/OTAN effectue 30 mille missions, dont 10 mille d’attaque, avec plus de 40 mille bombes et missiles. L’Italie -avec le consensus multi-partisan du Parlement (Partito democratico au premier rang)- participe à la guerre avec 7 bases aériennes (Trapani, Gioia deL Colle, Sigonella, Decimomannu, Aviano, Amendola et Pantelleria) ; avec des chasseurs bombardiers Tornado, Eurofighter et d’autres, avec le porte-avions Garibaldi et d’autres navires de guerre. Avant même l’offensive aéro-navale, avaient été financés et armés en Libye des secteurs tribaux et groupes islamistes hostiles au gouvernement, et infiltrées des forces spéciales notamment qataris, pour propager les affrontements armés à l’intérieur du pays.
Ainsi est démoli cet État africain qui, comme documentait la  Banque Mondiale en 2010, maintenait “de hauts niveaux de croissance économique”, avec une augmentation annuelle du PIB de 7,5%, et enregistrait “de hauts indicateurs de développement humain” parmi lesquels l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et, pour plus de 40% aux universités. Malgré les disparités, le niveau de vie moyen était en Libye plus haut que dans les autres pays africains. Environ deux millions d’immigrés, en majorité africains, y trouvaient du travail. L’État libyen, qui possédait les plus grandes réserves pétrolifères de l’Afrique plus d’autres en gaz naturel, laissait des marges de profit limitées aux compagnies étrangères. Grâce à l’exportation énergétique, le balance commerciale libyenne avait un excédent de 27 milliards de dollars annuels. Avec de telles ressources l’État libyen avait investi à l’étranger environ 150 milliards de dollars. Les investissements libyens en Afrique étaient déterminants pour le projet de l’Union Africaine de créer trois organismes financiers : le Fonds monétaire africain, avec siège à Yaoundé (Cameroun) ; la Banque centrale africaine, avec siège à Abuja (Nigeria) ; la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli. Ces organismes auraient servi à créer un marché commun et une monnaie unique de l’Afrique.
Ce n’est pas un hasard si la guerre OTAN pour démolir l’État libyen commence moins de deux mois après le sommet de l’Union Africaine qui, le 31 janvier 2011, avait donné son feu vert pour la création dans l’année du Fonds monétaire africain. Le prouvent les e-mails de la secrétaire d’État de l’Administration Obama, Hillary Clinton, mis en lumière ensuite par WikiLeaks : États-Unis et France voulaient éliminer Kadhafi avant qu’il n’utilise les réserves en or de la Libye pour créer une monnaie pan-africaine alternative au dollar et au franc CFA (la monnaie imposée par la France à 14 de ses ex-colonies). Ceci est prouvé par le fait que, avant qu’en 2011 n’entrent en action les bombardiers, ce sont les banques qui entrent en action : elles séquestrent les 150 milliards de dollars investis à l’étranger par l’État libyen, dont la plus grande partie disparaît. Dans la grande rapine se distingue Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires étasunienne, dont Mario Draghi a été vice-président.
Aujourd’hui en Libye les entrées de l’export énergétique se trouvent accaparées par des groupes de pouvoir et des multinationales, dans une situation chaotique d’affrontements armés. Le niveau de vie moyen de la majorité de la population s’est effondré. Les immigrés africains, accusés d’être “des mercenaires de Kadhafi”, ont été emprisonnés jusque dans des cages de zoo, torturés et assassinés. La Libye est devenue la principale voie de transit, aux mains de trafiquants d’êtres humains, d’un chaotique flux migratoire vers l’Europe qui a provoqué beaucoup plus de victimes que la guerre de 2011. À Tawerga les milices islamistes de Misrata soutenues par l’OTAN (celles qui ont assassiné Kadhafi en octobre 2011) ont accompli un véritable nettoyage ethnique, contraignant presque 50 mille citoyens libyens à fuir sans pouvoir y revenir. De tout cela est responsable aussi le Parlement italien qui, le 18 mars 2011, engageait le Gouvernement à “adopter toute initiative (c’est-à-dire l’entrée en guerre de l’Italie contre la Libye) pour assurer la protection des populations de la région”.

Édition de mardi 16 mars 2021 d’il manifesto
https://ilmanifesto.it/perche-la-nato-dieci-anni-fa-demoli-la-libia/ 
Traduit de l’italien par M-A P.
 
Note pour la version française :
“Déclaration du Gouvernement sur l’intervention des forces armées en Libye et débat sur cette déclaration”, séance du 21 mars 2011 à l’Assemblée Nationale : Fillon, Juppé, Ayrault etc. “tous ensemble, tous ensemble…”  
https://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011/20110144.asp