(francais / english.
Nello stesso giorno in cui la Serbia si è formalmente candidata ad entrare nella Unione Europea, la Corte per i Diritti Umani di Strasburgo ha condannato la Bosnia-Erzegovina per discriminazione razziale nei confronti delle sue minoranze etniche... Pare uno straordinario capovolgimento dello schema buoni-cattivi che ci hanno voluto imporre tanti "intellettuali di servizio" da venti anni a questa parte! E' questo l'oggetto del commento ironico di Daniel S. Schiffer, filosofo, apparso su una delle principali riviste francesi: "Marianne".
La condanna nei confronti della Bosnia-Erzegovina è dovuta al fatto che la sua Costituzione esclude che rappresentanti di etnie minoritarie, quali i Rom e gli Ebrei, possano diventare membri della Presidenza bosniaca o della Camera delle Nazioni.)

BOSNIE-SERBIE : 
LA GUERRE DES INTELLOS ET LES LECONS DE L’HISTOIRE

(ici le texte original de l'article paru samedi 26 décembre 2009 sur le site internet de l'hebdomadaire "Marianne" - "Marianne 2" -, l'un des plus importants de France: http://www.marianne2.fr/Serbie-et-Bosnie-et-si-le-mechant-n-etait-pas-celui-qu-on-croit_a183252.html )

Quel extraordinaire, paradoxal et historique retournement de situation, au regard de l’opinion publique internationale, que celui que vivent actuellement, depuis ce mardi 22 décembre 2009, deux des pays les plus douloureusement touchés, lors de la guerre civile qui les vit s’affronter entre les années 1991 et 1995, de l’ex-Yougoslavie : la Bosnie et la Serbie.
La Bosnie, tout d’abord, celle-là même que ne cessèrent d’encenser au prix de mensonges souvent éhontés, en voulant nous la présenter comme un modèle de société multiculturelle et pluriethnique, quelques-uns de nos intellectuels les plus médiatisés, au premier rang desquels émerge un imposteur de taille : Bernard-Henri Lévy. Je me souviens, en particulier, de la manière, aussi partisane qu’effrontée, dont ce grand mystificateur s’évertua, durant toutes ces années de guerre et contre le sens de la vérité elle-même, à glorifier les soi-disant mérites de son idole politique d’alors : Alija Izetbegovic, premier Président de la Bosnie indépendante, mais, surtout, fondamentaliste musulman dont la tristement célèbre « Déclaration Islamique », publiée à Sarajevo en 1970, affirme textuellement, niant là les valeurs de nos sociétés laïques, qu’ « il n’y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques non islamiques ». Et encore, ces mots terribles, dignes de l’intégrisme religieux le plus dangereux pour la sauvegarde de nos démocraties mêmes, sinon du sens de la fraternité entre les peuples : « Avant le droit de gouverner lui-même et son monde, l’islam exclut clairement le droit et la possibilité de la mise en œuvre d’une idéologie étrangère sur son territoire. Il n’y a donc pas de principe de gouvernement laïc, et l’Etat doit être l’expression et le soutien de concepts moraux de la religion. ». Edifiante, cette étrange conception de la tolérance chez les amis de BHL et Cie, pour la plupart anciens « maoïstes » ou « trotskystes-léninistes » repentis de surcroît !
Eh bien c’est cette Bosnie prétendument multiculturelle et pluriethnique, mais assurément prise aujourd’hui en flagrant délit d’antisémitisme, celle-là même que Bernard-Henri Lévy et ses acolytes « nouveaux philosophes » (André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner…) s’échinèrent à angéliser, qui vient à présent (et enfin !) de jeter le masque : elle s’est vue très justement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ce 22 décembre 2009 donc, pour discrimination raciale à l’encontre de ses minorités ethniques (*). Et, en particulier, des Juifs et des Roms, interdits, par la Constitution Bosniaque actuelle, de se présenter à certains scrutins nationaux et élections de toute première importance pour la vie politique du pays, dont la présidence de l’Etat. 
Le motif de cette condamnation, de la part des juges européens, de la Bosnie ? Celle-ci, aussi fondée qu’imparable : l’interdiction faite aux minorités de se présenter à certains scrutins « ne repose pas sur une justification objective et raisonnable » et est donc contraire, comme telle, à la Convention Européenne des Droits de l’Homme.
A propos : ces Juifs et ces Roms, n’étaient-ils pas déjà ceux-là mêmes que les divisions SS « Handjar » du grand mufti de Sarajevo, alors alliées inconditionnelles des encore plus terrifiants « Oustachis » d’Ante Pavelic, persécutèrent avec une effroyable cruauté, à faire pâlir d’horreur les nazis eux-mêmes, lors de la Seconde Guerre Mondiale ? 
Le Serbie, ensuite, ce pays que ces mêmes « nouveaux philosophes », et l’impayable BHL en tête toujours, s’acharnèrent, avec un zèle inégalé, à démoniser systématiquement, jusqu’à contribuer, y compris lors de la guerre du Kosovo (1997-1999), à sa longue et éprouvante mise au ban des nations.
Et bien, c’est cette Serbie, guidée aujourd’hui de main de maître par son Président pro-occidental, le très éclairé et très démocrate Boris Tadic, qui a déposé formellement, ce même 22 décembre 2009, sa candidature à l’adhésion, après avoir obtenu quelques jours auparavant la libéralisation des visas pour ses citoyens, à l’Union Européenne.
Reste à espérer que l’Europe accédera rapidement à cette demande, en tout point légitime, de la Serbie. Et que le manichéisme pour le moins étriqué de ces intellectuels en chambre, aveuglément « pro-bosniaques » et unilatéralement « anti-serbes », retrouvent enfin les lumières, qui leur a si longtemps fait défaut, de la raison. 
Quel cinglant démenti, par les voix les plus officielles, à leurs diverses manipulations idéologiques : un véritable boomerang ! Et quelle leçon d’Histoire, magistrale, pour eux !

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

* Philosophe, auteur de « Les Intellos ou la dérive d’une caste - de Dreyfus à Sarajevo » (Ed. L’Âge d’Homme) et « Grandeur et misère des intellectuels - Histoire critique de l’intelligentsia du XXe siècle » (Editions du Rocher).

(*) Bosnia discriminates against Jews, Roma, says court

Strasbourg, 22/12/2009 - The European Court of Human Rights in Strasbourg has condemned Bosnia-Herzegovina over a controversial ban. This country is preventing members of its Roma and Jewish communities from becoming members of the Presidency of Bosnia-Herzegovina and the House of Peoples of the state parliament.

Roma Council of Bosnia-Herzegovina Coordinator Dervo Sejdić and President of the Jewish Community in Bosnia-Herzegovina Jakup Finci filed a lawsuit against the state for discriminatory provisions of its Constitution, and those found in the election legislation which do not allow Romas or Jews to become members of the two institutions.

The court in Strasbourg decided that there was "no reasonable and objective excuse” for such a ban to be in place, and that it was therefore contrary to the European Human Rights Convention which forbids discrimination. The Constitution of Bosnia-Herzegovina mentions two categories of citizens – members of the "constitutional peoples, i.e. Serbs, Bosniaks (Bosnian Muslims), Croats, and "others" – which includes Jews, Roma and members of other ethnic minorities. Only those with ethnic background in the three "constitutional peoples" can become candidates for positions in the Presidency and the House of Peoples. The Strasbourg court has also ordered Bosnia-Herzegovina to pay Sejdić EUR 1,000, while Finci will receive EUR 20,000, to cover their expenses.

(Source: Beta)